Les bombes larguées le matin ont pulvérisé la boulangerie. Celles expédiées le soir ont soufflé les bureaux d’une unité rebelle et les locaux d’une future université. Mardi 17 novembre, en deux raids contre Atareb, une bourgade agricole de la province d’Alep, la chasse russe a résumé ses buts de guerre en Syrie. A ceux qui persistent à tenir tête à son protégé, Bachar Al-Assad, Moscou a rappelé que cette audace se paie au prix fort.

Son intervention militaire, lancée à la fin septembre, au nom de la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI), s’apparente toujours plus à une opération punitive, à la mode Assad. Le gouvernorat d’Alep, l’un des hauts lieux de la rébellion, qui s’est libéré presque entièrement dans le courant de l’année 2012 et qui résiste toujours à la reconquête ordonnée par Vladimir Poutine, s’avère logiquement l’une des régions les plus châtiées.

Les statistiques de l’Institut syrien pour la justice, une ONG aleppine exilée dans une ruelle commerçante de Gaziantep, dans le sud de la Turquie, sont éloquentes. Cette organisation réputée pour son sérieux, qui compte un vaste réseau d’informateurs, a calculé qu’en octobre, dans le seul gouvernorat d’Alep, les Sukhoï russes ont mené 110 attaques contre des zones d’habitation, soit presque autant que contre des sites militaires (128). Selon l’ONG, 16 usines, 6 hôpitaux, 3 écoles et 3 mosquées ont aussi été pris pour cible. Bilan des morts pendant ce mois : 180 civils et 20 combattants.

« On ne peut rien faire »

Le fournil d’Atareb était le seul de la région…
En savoir plus sur https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/11/26/a-alep-les-frappes-tres-ciblees-de-l-aviation-russe_4818023_3218.html#04q324hmgqaQDRXX.99