Les civils grièvement blessés à Alep par les barils d’explosifs lancés par les forces gouvernementales ont besoin de chirurgiens, chaises roulantes et prothèses, déplore mercredi Médecins sans frontières (MSF) à l’occasion des quatre ans du conflit en Syrie.

En raison d’un manque chronique d’équipements médicaux et de soins post-opératoires adéquats, les médecins sont souvent obligés de procéder à des amputations alors qu’en temps normal les membres des blessés pourraient être sauvés, indique MSF.

Trouver une chaise roulante est quasi impossible et les prothèses manquent, indique l’ONG basée à Paris, dans un rapport sur la situation dans les quartiers rebelles de la deuxième ville de Syrie. Alors que le nombre de médecins travaillant à Alep était estimé à 2 500 avant le conflit, moins d’une centaine sont aujourd’hui présents dans les hôpitaux encore opérationnels de la ville, selon MSF. « Tous les autres ont fui, ont été déplacés, enlevés ou tués ».

Les forces du régime ont commencé en 2013 à larguer depuis les airs des barils d’explosifs sur les secteurs rebelles d’Alep. Ces bombes sont constituées généralement de gros barils d’huile, de cylindres à gaz ou de réservoirs d’eau, vidés de leur contenu et remplis de puissants explosifs ainsi que de ferraille afin de renforcer l’effet de fragmentation.

L’utilisation de ces barils a été intensifié ces derniers mois sur Alep, alors que la communauté internationale a davantage les yeux tournés vers les exactions du groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui s’est emparé de nombreux secteurs du pays. « Vous pouvez être en train de dormir. En train d’aller faire vos courses. A n’importe quel moment, une bombe peut tomber », indique un membre de MSF cité dans le rapport.

Le régime dément l’utilisation de ces barils et assure que les bombes lancées par l’armée de l’air visent uniquement les « terroristes », en référence aux rebelles. Mais selon MSF, les barils d’explosifs ont tué ou blessés des milliers de civils, alors que le conflit a fait en quatre ans plus de 210 000 morts.

Craignant les attaques aériennes, les organisations humanitaires ne peuvent bien souvent pas venir en aide aux civils dans le besoin. « A Alep, nous faisons la fête lorsque le temps est (…) nuageux. Nous savons alors que nous aurons quelques heures de répit avant les prochains bombardements », indique un ancien habitant de la ville, aujourd’hui réfugié en Turquie.

Source : l’orient le jour

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