Plus de 250 médecins ont été tués en quatre ans de conflit en Syrie et la situation se dégrade, avec 25 attaques contre des centres de soins au cours des deux derniers mois, ont dénoncé jeudi plusieurs ONG à Genève.

« Ce n’est plus un problème syrien. C’est en train de devenir une menace pour le travail et les actions humanitaires » dans les régions de conflit, a souligné devant la presse le président de la section suisse de l’Union des organisations médicales et de secours (UOSSM), Tawfik Chamaa.

En Syrie la situation est « sans précédent », notamment depuis deux mois avec 25 attaques, dont une en territoire contrôlé par le groupe État islamique (EI).

Il faut stopper « cette criminalité » contre les centres de santé, a estimé un médecin arrivé d’Idleb, près de la frontière turque, Munzer Khalil.

Le gouvernement syrien est particulièrement accusé. Au total, 95% des victimes ont été tuées lors d’attaques de ses troupes. Dix frappes russes ont touché des centres de santé, mais il n’est pas possible de conclure à une attaque volontaire ou non.

Depuis 2011, au moins 254 médecins et 687 membres du personnel de santé au total ont été tués, selon ces ONG.

Au total, 329 attaques ont eu lieu, tous les deux à trois jours, dont 112 en 2015. Et 90% des médecins ont fui la Syrie et se retrouvent parmi les migrants. D’autres ont dû se déplacer à trois ou quatre reprises.

Le gouvernement a considéré les centres de santé dès 2011 comme des cibles, a assuré le président d’une Coalition pour la préservation de la santé dans les conflits, Leonard Rubinstein. Une loi a été adoptée pour considérer quiconque soignant un « terroriste », terme utilisé pour les membres de l’opposition, comme un criminel, a-t-il expliqué.

Dès 2012, l’Hôpital Dar al-Shifa Hospital d’Alep a été bombardée et détruit par l’armée syrienne. Dans ce même hôpital, avant qu’il ne soit rasé par l’Armée syrienne, avaient été rapporté des violations des droits de l’homme et des crimes de guerre contre des patients (y compris des enfants) en cours de traitement à l’intérieur. Et depuis, la situation des centres de soins en Syrie n,a cessé d,empirer. (Courtoisie de UOSSM/Vice))